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Confiscations en Catalogne française, 1642-1652 [Texte imprimé] : la faveur royale loin du roi / Sylvain Chevauché,...

Auteur principal: Chevauché, Sylvain, 1990-..., AuteurAuteur secondaire: Arabeyre, Patrick, 1962-...., DirecteurAuteur collectivité secondaire: École nationale des chartes, Paris, Donneur de gradesLangue:Français ; of summary, Anglais ; of summary, Anglais.Pays: France.Publication:[S.l.] : [s. n.], 2015Description: 4 vol. (701, 267 p.) ; 30 cmRésumé: Ce travail propose d'explorer l'un des aspects les plus méconnus, paradoxalement, d'une période historique très étudiée et très sollicitée par les idéologies : la Guerra dels Segadors. Durant cette phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659, après s'être révoltée contre Philippe IV, la Catalogne se place sous l'obéissance de Louis XIII en 1641 et restera sous sa domination de 1642 à 1652. Le devenir pendant ces années là des élites catalanes et des institutions de la terre, théoriquement conservées par la France, a beaucoup moins été étudié que la révolte de 1640. A ce titre, la question des confiscations, souvent abordée de façon réductrice, permet un point de vue interne et profond sur cette société très particulière, fondée sur une entente entre les deux nations mais fragilisée par le contexte. Elle présente une triple importance : d'une part, la redistribution de ces biens en faveur des fidèles, souhaitée par les Catalans en premier chef, est fort épineuse. Le gouvernement français, connaissant mall a Catalogne et ses institutions, ignorait comment gérer pratiquement ces patrimoines grevés de dettes, intriquées dans des successions difficiles et surtout brigués par des coteries locales encouragées par les premiers dirigeants français pour asseoir leur propre pouvoir. L'éloignement de la cour et la minorité de Louis XIV favorisaient tous les abus. D'autre part, la diplomatie "possibiliste" de Mazarin oscille entre un projet de restituer la Catalogne à l'Espagne en échange des Pays-Bas et un discours conquérant affirmant que la province sera toujours unie à la couronne de France, et le sort des biens confisqués aux Catalans qui avaient suivi le parti de Castille reste toujours incertain, avec de nombreuses et nocives rumeurs de restitution générale. Malgré tout, autant parmi les Catalans fidèles que parmi les Français, plusieurs acteurs de premier plan ont cru sincèrement à l'idée d'une Catalogne française et ont défendu avec leur langage propre des théories pour que les confiscations soient gérées avec justice : Pierre de Marca, associé au gouvernement de la province entre 1644 et 1651, souhaitait respecter les anciennes lois et favoriser les communautés villageoises, afin de conserver l'adhésion populaire. Des gentilshommes catalans voulaient que la vieille noblesse soit privilégiée. Finalement, à cause de la difficulté des circonstances, de la pression militaire et de l'épreuve intérieure de la Fronde, les confiscations ne furent jamais des moyens de récompense et de fidélisation, mais plutôt un problème insoluble, symbole même d'une politiue pleine d'incertitudes caractéristiques de la "naissance dramatique de l'absolutisme"..Bibliographie: Bibliogr. Index.Note de thèse: .Sujet - Nom de personne: | Sujet - Nom commun: | |
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Archives nationales
Thèse ENC 2015THESE11 (Browse shelf) Voir Archives nationales

Consultation soumise à l'autorisation préalable de l'auteur

751052319:522217826 Consultation au site de Pierrefitte-sur-Seine des Archives nationales soumise à l'autorisation préalable de l'auteur

Bibliogr. Index

Thèse diplôme d'archiviste-paléographe Histoire des relations internationales Paris,ENC 2015

Ce travail propose d'explorer l'un des aspects les plus méconnus, paradoxalement, d'une période historique très étudiée et très sollicitée par les idéologies : la Guerra dels Segadors. Durant cette phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659, après s'être révoltée contre Philippe IV, la Catalogne se place sous l'obéissance de Louis XIII en 1641 et restera sous sa domination de 1642 à 1652. Le devenir pendant ces années là des élites catalanes et des institutions de la terre, théoriquement conservées par la France, a beaucoup moins été étudié que la révolte de 1640. A ce titre, la question des confiscations, souvent abordée de façon réductrice, permet un point de vue interne et profond sur cette société très particulière, fondée sur une entente entre les deux nations mais fragilisée par le contexte. Elle présente une triple importance : d'une part, la redistribution de ces biens en faveur des fidèles, souhaitée par les Catalans en premier chef, est fort épineuse. Le gouvernement français, connaissant mall a Catalogne et ses institutions, ignorait comment gérer pratiquement ces patrimoines grevés de dettes, intriquées dans des successions difficiles et surtout brigués par des coteries locales encouragées par les premiers dirigeants français pour asseoir leur propre pouvoir. L'éloignement de la cour et la minorité de Louis XIV favorisaient tous les abus. D'autre part, la diplomatie "possibiliste" de Mazarin oscille entre un projet de restituer la Catalogne à l'Espagne en échange des Pays-Bas et un discours conquérant affirmant que la province sera toujours unie à la couronne de France, et le sort des biens confisqués aux Catalans qui avaient suivi le parti de Castille reste toujours incertain, avec de nombreuses et nocives rumeurs de restitution générale. Malgré tout, autant parmi les Catalans fidèles que parmi les Français, plusieurs acteurs de premier plan ont cru sincèrement à l'idée d'une Catalogne française et ont défendu avec leur langage propre des théories pour que les confiscations soient gérées avec justice : Pierre de Marca, associé au gouvernement de la province entre 1644 et 1651, souhaitait respecter les anciennes lois et favoriser les communautés villageoises, afin de conserver l'adhésion populaire. Des gentilshommes catalans voulaient que la vieille noblesse soit privilégiée. Finalement, à cause de la difficulté des circonstances, de la pression militaire et de l'épreuve intérieure de la Fronde, les confiscations ne furent jamais des moyens de récompense et de fidélisation, mais plutôt un problème insoluble, symbole même d'une politiue pleine d'incertitudes caractéristiques de la "naissance dramatique de l'absolutisme".

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